Frédéric Rouge

(1867 - 1950)

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Revue historique du Mandement de Bex N° 32 (1999) Revue historique du Mandement de Bex N° 32 supplément (1999) Passé Simple déc. 2017 - Article de Ph. Kaenel (150 ans F. Rouge) Revue historique vaudoise 2018: Lavaux, F. Rouge face à R. Auberjonois (par Ph. Kaenel)

 

Et un article élogieux sur "La Mare" (page 3) :

Feuille d'Avis de Lausanne - Beaux-Arts (1920)

Un nouveau tableau de F. Rouge

Il est intitulé " La Mare " et est exposé dans une des vitrines de la Librairie centrale, la place du même nom. Sujet : le Massif du Muveran et au premier plan, un étang bordé d'arbres. Cela a été pris quelque part au fond de la plaine du Rhône, dans ce pays qui est celui du peintre et d'où partout on voit les Alpes et le lac. Et c'est exquis! On retrouvera dans cette toile toutes les qualités qui sont celles de Rouge: la précision à la fois, la fermeté et la robustesse de l'artiste qui connaît à fond les procédés de son métier, et puis, l'intense poésie qui, à son appel, s'est dégagée du sujet traité. F. Rouge a cette probité des grands peintres qui savent exprimer toute la profonde beauté du modèle choisi, en s'effaçant eux-mêmes derrière leur oeuvre. La montagne, c'est suffisant en soi, n'est-il pas vrai ? Qu'est-ce qu'un homme, fut-il le plus grand des maîtres, pourrait bien y ajouter ?
Vous resterez longtemps en contemplation devant cette " Mare ". Vous admirerez la ligne souple des feuillages, la profondeur de l'eau, la clarté brumeuse et violette du fond des vallées, la sonorité des verts et des bleus, la solide et haute structure des rocs. Ce n'est pas du travail " à peu près ", cela. C'est l'œuvre réfléchie, méditée, poursuivie avec amour d'un honnête homme qui ne se contente pas d'être et de se savoir artiste, mais qui a le respect de son art et ne croit pas qu'on puisse peindre, autrement qu'en y mettant tout son cœur, toute sa peine, toute sa conscience, toute sa fervente admiration pour la majesté des choses.
Il y a longtemps que Rouge est un de nos beaux peintres ; mais plus il va, plus il sait condenser et approfondir sa vision en la simplifiant, en délaissant l'accessoire pour ne plus voir que l'essentiel. J'aime l' " Enfant à l'écureuil " et le " Bûcheron ", qui sont des anecdotes singulièrement vivantes ; j'aime encore mieux cette " Mare " où il n'y a rien d'autre que de l'eau, des arbres et de la montagne, mais où transparaît et s'affirme l'âme même d'un paysage, et d'une contrée.
Ce tableau est une vibrante strophe de plus à la gloire du merveilleux pays dont F. Rouge est un des poètes les plus pénétrants et le plus justement aimés. On le regarde un moment, puis on se dit : " Comme c'est ça, le beau peintre ! " Au bout d'un second moment, involontairement, on ajoute : " … Et le brave homme ".

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